Le Selkirk et sa santé

Le Selkirk, une race saine qui mérite des attentions !

Il aura fallu 40 ans, lors de son assemblée générale de 2017, pour que la dernière grande fédération féline mondiale (la FIFé) reconnaisse la race Selkirk.

C’est dire à quel point, la particularité de la robe a donné lieu à suspicion, d’autant plus que, la frisure touchant tous les poils, dont les vibrisses, beaucoup pensaient que, frisées, cassées, raccourcies ou manquantes ces vibrisses ne pouvaient remplir leur rôle d’aider le chat à se situer dans l’espace.

Il n’en est rien! Le Selkirk grimpe, saute comme tous ses congénères et n’est ni plus fragile, ni plus maladroit que les autres chats de race.

Il n’empêche que, comme tous les « chats de race », il nécessite les attentions dont ne devraient être privés aucun de ses congénères félins, et que sa noblesse exige au minimum.

Les maladies de la race

De ses ancêtres Persans et « gouttière », le Selkirk, comme de nombreuses races de chats, a hérité de maladies héréditaires ou de certaines fragilités, comme :

  • la polykystose rénale (PKD),
  • l’atrophie progressive de la rétine (PRA),
  • le particulatisme des chats blancs ou à panachure élargie.

Les connaître, c’est savoir poser les bonnes questions à votre éleveur lors de l’acquisition d’un Selkirk, en complément des conseils pour l’adoption et des éléments fournis lors du séminaire des clubs de races.

La polykystose rénale (PKD)
  • La polykystose rénale (Polycystic Kidney Disease = PKD) : c’est une maladie qui touche plusieurs races de chats dont le persan et l’exotic shorthair, le british (shorthair et longhair), le burmilla, le selkirk (rex et straight), le scottish et le highland (fold et straight). 
    Cette maladie rénale se traduit par l’envahissement progressif du rein par des kystes remplis de liquide dont le nombre et la taille augmentent avec l’âge jusqu’au développement d’une insuffisance rénale chronique incurable. 
    Cette maladie se traduit par des symptômes variés dont : dépression, perte d’appétit, léthargie, vomissements, augmentation de la prise de boisson), augmentation du volume des urines, perte de poids… 
    Comme il s’agit  d’une maladie transmissible à gène dominant (il suffit qu’un des parents soit atteint pour transmettre la maladie), et que des tests ADN existent pour la PKD1 (Persan et races apparentées), Selk@Club recommande de se faire produire les tests négatifs des deux parents ou de vérifier sur le pedigree de chacun des parents qu’ils sont bien eux-mêmes PKD N/N (ou que les quatre grands-parents, les 8 arrière-grands-parents ou les 16 aïeux le sont). Si l’animal est destiné à la reproduction, il est recommandé de solliciter auprès de l’éleveur un pedigree DNA compatible et PKD N/N.

En effet, un Selkirkcomme tous les autres chats de race, peut en l’état de la réglementation française se reproduire sans avoir été testé contre la maladie, puisque :

  1. Le SQR est facultatif,
  2. C’est pour obtenir le qualificatif de « sélectionné »  (niveau 3 du SQR) que le test PKD est demandé par le LOOF,
  3. Il peut avoir été déclaré « conforme à la race » (niveau 2) sans avoir eu à produire le test.

Cœur sain à gauche, Forme de CMH à droite.
On note l’épaississement de la paroi ventriculaire qui diminue le remplissage.

La Cardiomyopathie hypertrophique (HCM)

La myocardiopathie hypertrophique ou HCM en anglais pour Hypertrophic Cardio-Myopathy, est un groupe de maladie qui touche potentiellement TOUS les chats et dont l’origine peut  être congénitale (présent dès la naissance), héréditaire ou acquise (conséquence d’une autre maladie par exemple).

La majorité des chats est asymptomatique jusqu’au développement d’une insuffisance cardiaque congestive aiguë (arythmies, œdème pulmonaire, épanchement pleural, thrombose artérielle associée).

Dans plusieurs races, il existe une forme héréditaire de CMH (Bengal, Devon rex, Maine Coon, Persan, Ragdoll, Sphynx, …).

Comme il n’existe pas de test pertinent de dépistage de la CMH chez le Selkirk, le dépistage peut être réalisé par un examen écho-cardio-doppler annuel ou la pratique d’un test sérologique (NT –Pro-BNP) avant la mise à la reproduction (permettant de dépister des marqueurs de souffrance cardiaque) alors même que le chat est asymptomatique.

Il est donc conseillé aux adoptants de demander aux éleveurs de fournir le dernier examen clinique de dépistage de la CMH des reproducteurs ; et aux éleveurs (d’autant plus si le chaton est destiné à la reproduction), de faire effectuer un test de dépistage Nt-pro-BNP au chaton avant le départ de l’élevage.

L’Atrophie rétinienne progressive (PRA) :

La manifestation clinique majeure de la PRA est le développement, plus ou moins rapide, d’une cécité. Une PRA peut passer totalement inaperçue si la maladie se déclare tardivement dans la vie de l’animal et que celui ci s’adapte progressivement à son handicap. En revanche, les PRA d’apparition précoce sont généralement sévères et la cécité handicape l’animal qui devient aveugle dans les premiers mois de sa vie. A l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement pour les PRA félines.

La PRA susceptible d’affecter le Selkirk est celle du Persan (du fait des origines de la race) et est à transmission autosomique récessive. Elle est donc rare dans la race, mais peut se répandre à bas bruit du fait du mode de transmission récessif et de l’absence de base de donnée (type pawpeds : facultative) en France.

Certains pays nordiques ou anglo-saxons (Royaume-Uni, notamment) en font le dépistage systématique pour tous les reproducteurs.

Sa recherche n’est pas obligatoire en France du fait de l’interdiction très ancienne du mariage du Selkirk avec les chats du groupe Persan… 
Néanmoins, nous conseillons aux éleveurs de faire faire le test (dans un laboratoire agréé du LOOF), lors de l’importation de reproducteurs étrangers, quand il existe des Persans dans le lignage.

Oeil normal à gauche, Oeil atteint à droite

Les laboratoires agréés par le LOOF sont :

Remarques ! 

  1. Antagène ne pratique pas de colortests à l’exception de la recherche CP (sans précision : point, sépia et mink),
  2. Genindexe sous-traite à Laboklin une partie de ses tests dont le colortest des chats blancs ainsi que la détermination du « rex » du Selkirk,
  3. Langford pratique la plupart des colortests et des recherches de maladies, dont la PRA « Persan »,
  4. UC-DAVIS est le découvreur de la plupart des tests génétiques félins (maladies et couleurs) et ne sous-traite aucun de ses examens. Il ne pratique par la recherche de filiation.

Les prélèvements devront, pour avoir force probante auprès du LOOF avoir été effectués (et certifiés comme tels) par un vétérinaire.